mercredi 13 décembre 2017

PIETRO COSTANTE CARDINI

Appelez-le « Franchise Man ». Pierre Cardin, qui a développé des centaines de licences, organisé un défilé de mode dans le désert de Gobi et rencontré des personnalités telles que Nelson Mandela, Fidel Castro et bien d’autres, avait déjà compris comment ont fait « le Buzz ».  Il est le cinquième Français le plus connu au monde. Sa fortune était estimée à plus de 600 millions d’euros en 2009. Retour sur le tailleur, Pietro Costante Cardini, qui arrive à Paris sans argent, finira à l’Académie des Beaux-Arts et à l’Institut de France. Il deviendra le couturier businessman qui a donné à la mode un business modèle ainsi qu’au monde une vision de modernité de celle-ci.

En 1936, Pierre Cardin commence son apprentissage à l’âge de quatorze ans chez Bonpuis, un tailleur à Saint-Étienne. Après un passage chez Manby, tailleur à Vichy qu’il rejoint chaque jour à bicyclette, il monte enfin à Paris vers la fin de la Guerre. Il débute chez Jeanne Paquin où il rencontre Jean Cocteau et Christian Bérard par l’intermédiaire, et réalise des costumes et des masques pour « La Belle et la Bête » puis, il fait un passage éclair chez Elsa Schiaparelli.

Ayant célébré son 95ème anniversaire en juillet, il ne montre aucun signe de ralentissement. Sa biographie publiée cet automne de 260 pages s’intitule «Pierre Cardin». Quelques semaines auparavant il inaugurerait une boutique de vêtements destinée à une clientèle jeune. La Boutique Bleue, nommée d’après ses murs de couleur turquoise, est située sur la rue Royale à côté de Maxim’s, le célèbre restaurant qu’il a acheté en 1981. Une exposition des créations du mobilier créées par Monsieur Cardin dans les années 70 aura lieu chez Sotheby’s à Paris du 17 au 24 janvier.

En dépit de douleurs au dos, ce super actif ne peut s’empêcher de travailler. « Les gens pensaient que j’étais ridicule à l’époque de Saint Laurent, d’ailleurs  je suis le seul qui reste pertinent, alors que d’autres sont démodés. »

« Le style Saint Laurent ? Il n’y a pas de style ». Il y a un style chez Courrèges, il y a un style chez Chanel, il y a un style chez Cardin. Saint Laurent est le créateur de la femme élégante mais cela n’est pas un style, c’est un comportement. C’est du talent. La même chose est vraie de l’art. Vous voyez un grand peintre, vous le reconnaissez à travers sa peinture, un musicien à travers sa musique. Vous pouvez le reconnaître sans voir le nom et sans savoir qui c’est. C’est du talent.

Il y a quarante ans, je voyageais déjà en Asie, au Japon, en Australie, au Brésil, en Corée comme le grand Jacques qui défendait cette profession contre ses propres adhérents, un comble ! J’ai été capable de commercialiser mon nom et de devenir célèbre, parce que je croyais que la mode n’était plus pour les privilégiés. Les gens disait: « Dans trois ans, plus personne ne parlera de Pierre Cardin. » Eh bien, je suis toujours là encore, et depuis un moment. L’argent mène à tout à condition d’en sortir… beaucoup.

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