Nous arrivions à Osaka
avec une délégation de journalistes et plusieurs dizaines de mannequins
américains et français. Le tumulte, que cela provoquait dans l'aéroport,
rendait les services de sécurité très nerveux : une foule compacte venait voir
la Haute Couture Parisienne débarquer à Osaka.
Quand, soudain, comme
dans une apparition digne d'un film de Kurosawa, une Japonaise en kimono
traditionnel passait tous les cordons de sécurité sans encombre. Petite et assez
âgée, elle marchait comme ces Japonaises sous le joug de 2000 ans d'histoire.
Pendant un instant, le
temps se figea, puis, il reprit son envol. Quand les services de sécurité
s'aperçurent qu'elle ne faisait pas partie du protocole,
ils la stoppèrent à 2
mètres de moi. Elle criait quelque chose en Japonais que je ne comprenais pas .
"Que
dit-elle" demandais- je à ma traductrice : "merci pour mon fils, Monsieur Mouclier".
Je donnais l'ordre de la
laisser libre de ses mouvements. Elle
fouilla alors dans son kimono en s'approchant de ses petits pas si distingués
et, me dit : "pour vous, Monsieur Mouclier san, qui a fait de mon fils une personnalité reconnue dans le
monde entier", et elle me tendit une petite boîte à pilule japonaise comme
cadeau et, ne cessait de répéter
de sa petite voix usée par le temps: "pour mon fils, Kenzo Takada, domo
aligato gosaïmass".
Jacques Mouclier
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