mercredi 22 août 2012

KENZO TAKADA


Nous arrivions à Osaka avec une délégation de journalistes et plusieurs dizaines de mannequins américains et français. Le tumulte, que cela provoquait dans l'aéroport, rendait les services de sécurité très nerveux : une foule compacte venait voir la Haute Couture Parisienne débarquer à Osaka.

Quand, soudain, comme dans une apparition digne d'un film de Kurosawa, une Japonaise en kimono traditionnel passait tous les cordons de sécurité sans encombre. Petite et assez âgée, elle marchait comme ces Japonaises sous le joug de 2000 ans d'histoire.

Pendant un instant, le temps se figea, puis, il reprit son envol. Quand les services de sécurité s'aperçurent qu'elle ne faisait pas partie du protocole,
ils la stoppèrent à 2 mètres de moi. Elle criait quelque chose en Japonais que je ne comprenais pas .

"Que dit-elle" demandais- je à ma traductrice : "merci pour mon fils, Monsieur Mouclier".

Je donnais l'ordre de la laisser libre de ses mouvements.  Elle fouilla alors dans son kimono en s'approchant de ses petits pas si distingués et, me dit : "pour vous, Monsieur Mouclier san, qui a fait de mon fils une personnalité reconnue dans le monde entier", et elle me tendit une petite boîte à pilule japonaise comme cadeau et, ne cessait de répéter de sa petite voix usée par le temps: "pour mon fils, Kenzo Takada, domo aligato  gosaïmass".

Jacques Mouclier

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